Crédit : Auto-école.net

Sherbrooke, le 17 septembre 2021 – Alors que la Semaine de la mobilité durable tire à sa fin partout au Québec, le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CRE Estrie) profite de l’occasion pour inviter les municipalités de l’Estrie à agir pour le bénéfice des déplacements actifs en diminuant les limites de vitesse dans les quartiers résidentiels. Les résidents de tout âge seront les premiers à gagner en sécurité et en confort lors de leurs déplacements quotidiens. Cette modification devrait se faire en cohérence avec une modification des normes guidant la conception du réseau routier local.

Un récent sondage mené par le CRE Estrie auprès de la population estrienne a révélé qu’un grand nombre de citoyens souhaitent que leur municipalité priorise la réduction des limites de vitesse comme action environnementale. Cette proposition citoyenne s’inscrit dans l’approche Vision Zéro, promue entre autres par Piétons Québec[1], qui propose de mettre en œuvre la gamme des moyens disponibles afin d’éviter tout décès ou blessé grave par la cohabitation sur le réseau routier. L’approche Vision Zéro reconnaît que les personnes sont faillibles dans leur cohabitation sur les routes et fait appel à la responsabilité de l’ensemble des acteurs du réseau routier, y compris ceux impliqués dans la conception même des aménagements.

Comme la SAAQ[2], l’INSPQ, le MTQ et même l’OMS l’ont souligné avant nous, rappelons que la probabilité de décès d’un piéton en cas d’impact avec un véhicule augmente de manière exponentielle entre 30 km/h et 60 km/h, passant d’environ 10 % à 75 %. D’ailleurs, les études fréquemment citées remontent à plus de 30 ans, une époque où les véhicules étaient plus petits et plus légers. Avec la prolifération des VUS et camionnettes « légères », une collision même basse vitesse mène à des conséquences sinistres et tragiques. C’est sans compter tous les autres paramètres altérés par la vitesse : champ visuel, distance de freinage, capacité à exécuter la bonne manœuvre.

« Le CRE Estrie fait la promotion de la mobilité active comme action citoyenne pour réduire les émissions de GES liées au transport. Alors que la sécurité constitue un frein pour un grand nombre de personnes, nous encourageons les municipalités à agir dès maintenant sur les limites de vitesse pour rendre plus attractifs la marche et le vélo comme moyens de transport. L’engouement grandissant pour le vélo à assistance électrique nécessitera de remettre l’enjeu du transport actif sur le dessus de la pile de dossiers de nos élus! » commente la directrice Jacinthe Caron.

Des aménagements complémentaires doivent aussi être envisagés pour assurer la sécurité des marcheurs et des cyclistes. La réduction de la largeur des rues, l’installation de dos d’âne, de saillies, d’avancées de trottoir, de traverses piétonnières surélevées ou la plantation d’arbres contribuent également à réduire la vitesse de circulation. Lorsqu’implantées, des campagnes d’information doivent accompagner ces mesures afin qu’elles soient mieux acceptées par la population. Ce volet, souvent négligé, constitue une étape essentielle vers le changement d’habitudes et de comportements.

Le panneau de limite de vitesse combiné à d’autres mesures d’apaisement de la circulation et à des efforts de communication pourrait d’un seul coup faire passer le message qu’il est attendu que la vitesse diminue dès maintenant dans nos quartiers résidentiels. En ce sens, nous recommandons que toute rue locale des centres urbains municipaux soit conçue autant que possible autour de la qualité de vie des citoyens estriens.

[1] Piétons Québec, 2021. Découvrir l’approche vision zéro en sécurité routière. https://www.pietons.quebec/outils/2021/decouvrir-lapproche-vision-zero-en-securite-routiere

[2] SAAQ, 2015. Profil détaillé des faits et des statistiques touchant la vitesse, p.12 https://saaq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/espace-recherche/profil-detaille-statistiques-vitesse.pdf

À propos du CRE Estrie

Actif depuis 1990, le CRE Estrie concentre ses énergies sur l’urgence climatique par l’adaptation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la gestion des matières résiduelles et la protection de la nature. L’organisme agit dans la promotion de la mobilité durable et offre une expertise dans la réduction des îlots de chaleur auprès des MRC de la région et de plusieurs municipalités membres.

Pour en savoir plus : https://www.environnementestrie.ca/

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Informations

Caroline Nioucel
Chargée de projets
Conseil régional de l’environnement de l’Estrie
c.nioucel@environnementestrie.ca
819 821-4357 p.102

Jacinthe Caron
Directrice générale
Conseil régional de l’environnement de l’Estrie
j.caron@environnementestrie.ca
819 821-4357 p.101
Pour entrevue : 819 574-3051