La moule zébrée (Dreissena polymorpha) a été identifiée au lac Memphrémagog en juillet 2018. Elle s’est depuis propagée dans la rivière Magog, le lac Magog et la rivière Saint-François. Elle a récemment été détectée en octobre 2021 dans le lac Massawippi.

 

La moule zébrée est une espèce de mollusque d’eau douce de petite taille (0,5 à 5 cm) originaire d’Europe. La première mention officielle au Canada remonte à 1986 en Ontario. L’espèce peut être identifiée par une coquille de couleur brun foncée, accompagnée d’une ou de plusieurs rayures beiges ou blanches, en forme de « D » allongé et comportant une section ventrale plate. C’est une espèce très prolifique puisque chaque femelle adulte peut produire entre 30 000 et 1 000 000 œufs par année. A leur éclosion, les larves, également appelées véligères, sont en suspension dans l’eau et sont susceptibles d’être déplacées sur de grandes distances avec les courants. Les adultes se fixent sur une grande variété de surfaces solides naturelles et d’origine humaine telles que les coques de bateaux, quais et infrastructures municipales.

 

La moule zébrée est une espèce exotique envahissante entraînant de nombreux impacts écologiques, économiques et sociaux dans les milieux où elle s’introduit. Au niveau environnemental, elle peut se fixer sur les coquilles des moules indigènes et nuire à leur alimentation et à leur déplacement. Également, en raison de ses capacités de filtration élevées (jusqu’à 1 litre/jour), elle contribue à modifier les paramètres du milieu aquatique en réduisant la quantité de phytoplancton et de zooplancton disponible pour l’alimentation de la faune aquatique et en augmentant la transparence de l’eau.

 

Freinons sa propagation!

En raison de sa grande capacité de reproduction et de propagation, la moule zébrée est très difficile à déloger une fois établie dans un plan d’eau. La prévention est par conséquent l’action à privilégier afin d’éviter que la moule zébrée ne colonise de nouveaux milieux. Il est par conséquent primordial d’inspecter et de décontaminer toute embarcation entrant et sortant d’un plan d’eau. La technique à privilégier est le lavage à haute pression et à l’eau chaude de l’embarcation ainsi que le vidage et le nettoyage des viviers et ballasts. Cette technique permet également de prévenir la propagation d’autres espèces aquatiques envahissantes telles que la moule quagga et le cladocère épineux.

Moule zébrée colonisant une Lampsile rayée (espèce indigène) au lac Memphrémagog le 20 juillet 2018. (Photo: Maxime Veillette)
Carte illustrant les stations d’observation de moules zébrées au lac Memphrémagog, août 2018. Les points rouges représentent les stations d’évaluation de densité (voir Picard et Doyon, 2018 pour obtenir les données de densité). Ces stations avaient entre 0,5 moule/m2 et 4,8 moules/m2. Les points jaunes représentent une présence de moules pour les échantillonnages qualitatifs effectués. En gris sont les points où l’échantillonnage qualitatif a révélé l’absence de moules zébrées pour la zone ciblée.

Protocole de surveillance

Le CRE Estrie travaille à réduire et prévenir le risque de complication que les espèces aquatiques envahissantes (EAE), telles que la moule zébrée, peuvent entraîner dans le traitement des eaux.

Voir le Protocole de surveillance de la moule zébrée

Signalons sa présence !

Vous voulez savoir où se trouve la moule zébrée ou signaler une colonie ? L’outil de détection SENTINELLE du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques permet de faire et de consulter les signalements de plantes et d’animaux exotiques envahissants les plus préoccupants, dont la moule zébrée.

Accès à l’outil web
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